Sylvie Laroche parle des tours de la pauvreté de l’Armée du Salut

Combien de fois vous arrêtez-vous et prenez-vous une seconde pour penser aux batailles auxquelles les gens autour de vous pourraient être confrontés ?
Il est trop facile de se laisser prendre par notre vie trépidante et de ne pas se rendre compte que nos proches traversent des moments très difficiles.
L’Armée du Salut voulait changer cela. L’organisation caritative a utilisé un coup de marketing expérimental engageant qui a encouragé les touristes au Canada à réfléchir à une situation dévastatrice à laquelle de nombreux Canadiens sont confrontés : la pauvreté. Sylvie Laroche Armee du Salut, ancienne directrice en parle.

Les tours de la pauvreté : un coup marketing de l’Armée du Salut au Canada


L’Armée du Salut a pris en charge un bus de tramway, déguisé en « Canadian Discovery Tours », invitant des touristes sans méfiance à monter à bord pour visiter les principaux sites touristiques de Toronto.

La visite a débuté de manière assez ordinaire, le guide touristique indiquant les lieux historiques et énumérant des faits intéressants. Mais elle a rapidement pris une tournure surprenante.

En passant devant le centre commercial Eaton de Toronto, le guide a pris le micro sur un ton typiquement joyeux et a dit « Plus de 50 millions de personnes viennent ici chaque année… à moins qu’elles ne fassent partie du dixième des Canadiens qui ont du mal à payer les produits de première nécessité comme la nourriture et les vêtements ».

Les participants à la visite ont commencé à avoir l’air un peu confus, mais le guide ne s’est pas arrêté là, soulignant qu’un ménage sur cinq a du mal à payer ses factures et la triste réalité que 860 000 personnes au Canada dépendent d’une banque alimentaire.

Sylvie Laroche Armée du Salut décrit le but de cette campagne

Le but de cette campagne de l’Armée du Salut était de montrer que la pauvreté ne se limite pas toujours aux sans-abri et que de nombreuses personnes ayant un logement et une famille sont toujours classées comme vivant en dessous du seuil de pauvreté.

Selon Sylvie Laroche Armée du Salut, en décidant intelligemment de prendre en charge un bus touristique pour offrir une expérience engageante, l’Armée du Salut a pu garder l’attention de son public captif pendant tout le voyage : difficile à réaliser avec la plupart des autres plateformes.

En délivrant un message aussi important d’une manière très directe et personnelle, l’Armée du Salut a fait en sorte que son message frappe fort.
Amener les gens à s’asseoir et à prêter attention à un message important peut souvent être un travail difficile, mais un marketing expérientiel créatif est le moyen parfait de réduire le bruit.

« Si vous voulez des exemples plus inspirants de campagnes expérientielles percutantes mais émouvantes sur la pauvreté, jetez un coup d’œil à l’expérience choquante de Megamax sur les lits des sans-abri en magasin, ou à la campagne d’un opéra suédois qui a mis en évidence le nombre de sans-abri ignorés au quotidien » dit Sylvie Laroche.

La tournée de l’Armée du Salut sur la pauvreté cachée

Les touristes ont un aperçu inattendu de la façon dont cette question peut passer inaperçue au Canada.
Alors que les yeux des voyageurs se tournaient vers les villes canadiennes pour Canada 150, l’Armée du Salut a profité de l’occasion pour faire un peu de publicité de guérilla pour sa campagne de sensibilisation à la pauvreté à Toronto.

Sylvie Laroche explique qu’une nouvelle phase d’une campagne en cours vise à montrer que la pauvreté ne se limite pas au sans-abrisme, qui est sans doute sa forme la plus visible. Tout comme l’Armée du Salut l’a fait l’été dernier et pendant les vacances, de nouveaux travaux de Grey Canada montrent que ceux qui ont un logement et une famille peuvent aussi vivre en dessous du seuil de pauvreté.

Au cœur de la campagne se trouve un bus touristique qui a conduit de vrais touristes non seulement dans les points chauds de Toronto, mais a montré que la pauvreté qui peut vivre à proximité.