Le paludisme, une maladie infectieuse toujours mortelle

Le paludisme fait partie des maladies infectieuses les plus virulentes dans le monde, avec près d’un million de victimes par an. Malgré des décennies de recherches, aucun vaccin efficace n’a encore été mis au point. 

Les origines et les symptômes du paludisme

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Le paludisme

Connu dans les pays non francophones sous le nom de « malaria », le paludisme fait partie des maladies tropicales transmises par la piqûre des moustiques du genre Anopheles. Cette redoutable maladie sévit au moins depuis l’Antiquité, avec comme célèbre victime Alexandre le Grand au IVe siècle avant Jésus-Christ. Capable de toucher des armées entières, le paludisme fait des ravages durant les deux guerres mondiales, au point de localement stopper les combats. La maladie infectieuse est toujours bien présente de nos jours, avec l’essentiel des cas (90%) recensés en Afrique tropicale.

Les symptômes peuvent varier selon les cas, mais se caractérisent tous par une très forte fièvre, survenant entre une semaine et un mois après l’infections. A ce symptôme typique du paludisme peuvent s’en rajouter plusieurs autres, incluant un affaiblissement général, des maux de tête, des diarrhées et des douleurs musculaires. S’il n’est pas traité à temps, le paludisme peut être fatal en provoquant une anémie ou un déficit neurologique.

Dans les régions tropicales historiquement touchées par le paludisme, les populations sont susceptibles de développer une immunité naturelle. En revanche les mouvements et contacts avec des populations non exposées peuvent exporter localement cette maladie infectieuse. En moyenne près de 4 000 cas d’importation sont rapportés tous les ans en France, le pays européen le plus touché.

 

La transmission du paludisme

Maladie infectieuse et tropicale de l'IHU Infection de Marseille
Malaria

Plusieurs espèces de moustiques Anopheles sont responsables de la transmission du paludisme. La plus virulente et mortelle est l’espèce Plasmodium falciparum, présente sur les trois continents les plus exposés : Afrique, Asie et Amérique du Sud. Après avoir piqué un humain contaminé par le paludisme, le moustique devient à son tour infecté. Seules les femelles peuvent contaminer un humain sain, en prélevant du sang nécessaire à la ponte.

Si les conditions sont favorables pour le moustique, en particulier dans les régions tropicales, la contamination peut vite dégénérer en épidémie massive. Le paludisme ne peut généralement pas se transmettre entre êtres humains, excepté chez la femme enceinte avec son nourrisson à travers le placenta. Une fois dans l’organisme, les parasites du paludisme s’attaquent au foie et se multiplient très rapidement. Lorsque le système hépatique est submergé, les molécules envahissent les globules rouges et se dispersent à travers tout le corps. Si cette maladie infectieuse n’engendre pas la mort au bout de quelques semaines, elle peut se manifester par la suite par cycles sous forme latente. Dans certains cas, des rechutes tardives peuvent se produire de nombreuses années après la contamination.

 

Traitements et vaccins contre le paludisme

Malgré plus d’un siècle de recherches intensives, il n’existe toujours pas de vaccin réellement efficace contre le paludisme. De nombreux pays dont la France investissent massivement pour trouver le vaccin décisif, mais la recherche est compliquée par la résistance croissante des molécules du paludisme, et aussi par l’efficacité de plus en plus faible des pesticides contre les moustiques.

Des traitements préventifs, notamment à base de quinine, permettent de faire baisser les risques, avant d’envisager de se rendre dans les zones à risque. Aucun médicament ne permet toutefois de se prémunir totalement contre le paludisme. Le seul moyen totalement efficace est encore d’éviter la contamination, c’est-à-dire de ne pas se faire piquer par les moustiques. Les campagnes d’éradication des moustiques étant de moins en moins probantes contre les maladies tropicales, le plus sûr est de faire appel aux produits corporels répulsifs, et d’utiliser des moustiquaires. Au retour d’un voyage à risque, si des symptômes semblables à ceux du paludisme se déclenchent, ils doivent entraîner une visite immédiate chez le médecin.

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